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[3/10] « La version 2010 est à oublier ! »

Olivier Minne est l’invité de Fort Bavard pendant les vacances

Publié le lundi 24 octobre 2011 par Aurélien LECACHEUR - Directeur de la publication, Guillaume COMONT - Rédacteur en chef dans la rubrique Archives hors-saison 2011.

        

Olivier Minne nous fait l’amitié de répondre longuement à nos questions durant ces vacances de la Toussaint. Après être revenu sur les conditions de son arrivée, puis sur son rôle, il donne son avis sur l’échec des saisons 2009 et 2010.

Fort Bavard : Jusqu’en 2008 l’audimat a été bon, en 2009 malgré la bonne audience de l’émission avec le couple Parker/Longoria on sent bien un nouvel essoufflement. En 2010 c’est le coup de grâce. Malgré une formule renouant avec des candidats « anonymes » l’audience s’effondre. Comment avez-vous vécu cette période ?

Olivier Minne : Il y a eu beaucoup de déception avec la saison 2010. De la part des téléspectateurs, certes, mais aussi de notre part. L’effondrement du programme, je l’ai vécu assez sereinement malgré tout. Parce qu’après 22 ans de carrière, j’en ai vécu des succès et des échecs, et que relativiser est la première chose à faire pour pouvoir mieux analyser ce qui s’est passé.

Fort Bavard : Avec le recul, comment expliquez-vous l’échec de la version duel de 2010, et à l’inverse le succès d’audience de la nouvelle version de cette année ?

Olivier Minne : Je faisais partie de ceux qui pensaient qu’il était bon de revenir à des « candidats téléspectateurs ». Énormément de courriers nous parvenaient ces dernières années pour nous demander de pouvoir participer à l’émission. Avec le producteur et la chaine, cette idée avait maturé. D’autant que les audiences de 2009 avaient déjà marqué une légère érosion. C’était une façon de relancer le Fort en revenant à ce qu’il avait été les premières années.

Ce qui n’a pas fonctionné c’est le parti pris de vouloir durcir le ton général de l’émission. Et d’en faire une émission d’aventure sur un canevas actuel. Mon rôle a été compliqué dans cette mouture. Je n’avais plus le droit de parler avec les candidats pendant les pauses. Je devais adopter un ton plutôt sec et n’incarner que l’autorité. De plus, je devais vouvoyer les candidats alors que j’avais instauré lors de mon arrivée dans le programme le tutoiement.

Ma demande n’était pas anodine à l’époque. À 35 ans, je trouvais bizarre de vouvoyer des candidats qui, pour la plupart, étaient plus jeunes que moi et surtout qui pour la majorité d’entre eux étaient des potes. De plus, un peu comme sous la Convention, le tutoiement permet de marquer le fait que sur le Fort nous sommes tous égaux. Il n’y a pas de « grandes vedettes/petites vedettes ». Que des hommes et des femmes venus sur le Fort pour se battre et ramener un maximum de boyards pour l’association qu’ils défendent.

Et cette règle s’est appliquée à tout le monde. Même la princesse Stéphanie de Monaco s’est prêtée de bonne grâce au jeu, après que je lui ai bien spécifié qu’il ne s’agissait pas pour moi d’être discourtois ou de manquer de respect à son titre et à son rang. Cette dialectique égalitaire j’y tiens toujours beaucoup. Bref, tous ces éléments ajoutés au fait que le duel des deux équipes a cassé l’esprit du Fort en impliquant une idée de compétition entre candidats là où il n’y a jamais eu que solidarité et entraide les années précédentes ont achevé de déplaire au plus grand nombre.

Fort Boyard est un concept redoutable d’efficacité, mais sa force est tout aussi fragile. Son point d’équilibre se joue à peu de choses. Et l’un de ses fondamentaux c’est que l’équipe qui débarque doit se battre contre le Fort. Et contre personne d’autre ! Je dirais pour finir que la version 2010 est à oublier. Nous avions fait fausse route. Mais qui ne tente rien n’a rien…

Merci Olivier Minne et rendez-vous demain, à midi sur Fort Bavard. Nous reviendrons sur les nouveautés de la saison 2011 de Fort Boyard.

Retrouvez les autres parties de cette interview


Interview réalisée par Aurélien LECACHEUR et Guillaume COMONT. Merci à Olivier Minne d’avoir accepté de se prêter au jeu et de nous avoir accordé un peu de son temps.

Photo : © France Télévisions / Gilles Scarella

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