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Interview d’ALAIN (2010 - équipe des Vétérans)

« Si certains candidats étaient bien entraînés et connaissaient bien les épreuves, d’autres au contraire disaient ne jamais avoir regardé l’émission ! »

Publié le mardi 31 août 2010 par Guillaume COMONT - Rédacteur en chef, Kévin TOLBIAC dans la rubrique Interviews 2010.

        

Avec son équipe, il a traversé les mers, vogué dans les airs, vaincu de redoutables épreuves et établi de nouveaux records. Même s’il pensait ne pas rester longtemps en début de saison, avec son équipe composée d’Anne-Marie, Lydia et Didier, il a pu disputer la grande Finale 2010. Si nos quatre challengers sont passés à côté du dernier trésor, ils n’ont pas pour autant démérité. Alors qui est-ce ? Un ringard ? Le mitard ? Le hasard ? Mais non, Alain de Fort Boyard ! À 52 ans, ce parachutiste navigant d’essai a décidé de relever un nouveau défi sur le vieux Fort après ses premiers exploits en 1991 et 2003. Avec ses cinq participations cette saison, il porte son nombre d’apparitions total dans l’émission à sept signant ainsi le record absolu de participations devant Gérard Holtz et ses cinq émissions. Pour les lecteurs de Fort Bavard, il a voulu faire une mise au point en toute sincérité et sérénité sur cette dernière saison, mais surtout partager ses souvenirs avec plaisir. La rédaction, tout comme lui, ayant fait le choix de ne pas centrer l’interview sur la polémique ambiante. Rencontre.

Fort Bavard : De quelle manière vous a-t-on approché en vue de participer à la 21e saison de Fort Boyard, marquant le retour des anonymes, et pourquoi avez-vous accepté de relever ce nouveau défi ?

Alain : Par un coup de téléphone de la production qui m’a indiqué qu’ils recherchaient cette année une équipe de Champions afin de lancer un nouveau concept pour Fort Boyard. En fait, on m’a expliqué qu’en principe, les Champions de la première manche rencontreraient les gagnants de l’émission précédente, mais que pour la première émission, ils avaient penché pour une équipe d’anciens participants de Fort Boyard, s’étant illustré par le passé. Ils se souvenaient de mon parcours en 1991 et c’est avec plaisir que j’ai accepté l’aventure, d’autant plus que je suis toujours un grand fan du jeu.

Fort Bavard : Vous faisiez partie de l’équipe des Vétérans du Fort, première équipe Championne de ce tournoi, et vous avez retrouvé pour l’occasion votre ancienne coéquipière Anne-Marie. Comment s’est passée la première rencontre avec Didier et Lydia, avec qui vous n’aviez jamais fait équipe auparavant ?

Alain : Je ne connaissais pas Didier et Lydia en effet, mais ce sont des gens vraiment charmants, agréables à vivre, on a sympathisé tout de suite. J’ai trouvé en face de moi des gens qui avaient le même état d’esprit et l’envie de jouer. On s’est vraiment bien trouvés. Je remercie vraiment la production de nous avoir permis de nous connaître. Depuis on se contacte très souvent et on a prévu de se revoir. On gardera le contact quoiqu’il arrive.

Fort Bavard : Vous avez participé à trois saisons de l’émission, en 1991, en 2003 dans l’équipe de Tex et cette année. Quelle formule avez-vous préférée ?

Alain : J’ai vraiment préféré la formule de ma deuxième participation en 2003. Le fait de pouvoir passer une journée complète sur le Fort, et surtout une nuit, c’était unique. Une fois que toute l’équipe du tournage quitte le Fort et que vous vous retrouvez seul avec votre équipe dans le Fort, il y a quelque chose de féérique. Encore plus après un tournage riche en émotion. Le fait de se retrouver très loin des côtes éclairées après un tournage à deux cents à l’heure, ça fait retomber le stress de la journée et ça a une saveur particulière.

Fort Bavard : Justement, lors de cette participation il y a sept ans, vous jouiez en tant que bénévole de la Fondation pour la Recherche Médicale, aux côtés de Tex et Laurent Romejko, et vous avez rapporté à ce titre plus de 14 940 euros. Êtes-vous toujours bénévole de cette Fondation ?

Alain : En fait, j’ai joué pour cette Fondation sur le Fort, mais je n’ai jamais été bénévole. J’ai eu des contacts après l’émission avec les membres de cette association et j’ai donc appris sur le tard à la connaître.

Quant à Tex et Laurent Romejko que vous évoquez, je garde d’excellents souvenirs de ma participation à leurs côtés.

Fort Bavard : Venons en plus précisément aux épreuves que vous avez dû affronter cette année. La production s’en est donné à cœur joie avec votre équipe. Vous avez réalisé plusieurs épreuves en un clin d’œil, notamment les « Étriers suspendus », l’ « Aimant » (anciennement la « Ventouse »), le « Manolier »… qui sont des épreuves historiques. Êtes-vous habitué à être aussi rapide et efficace dans la vie de tous les jours ?

Alain : J’ai été le premier à être surpris de mes réussites dans ces épreuves assez difficiles. Mais peut-être qu’en effet c’est aussi une façon de vivre et que mon métier dans l’aéronautique (Alain est pilote navigant d’essai NDLR), qui m’oblige à être opérationnel et à réagir très vite pour parer à toute éventualité, m’a rendu service.

Fort Bavard : D’ailleurs, de toutes les épreuves que vous avez faites cette saison, laquelle a été pour vous la plus difficile ?

Alain : Celle qui a été la plus difficile pour moi est sans aucun doute le « Manolier », l’une des épreuves les plus dures du jeu d’ailleurs. Cette épreuve c’était vraiment un défi personnel, je me lançais vraiment un défi. Au départ, ce n’était pas nécessairement moi qui devais la faire, mais il fallait de toute façon qu’un de nous y aille, je me suis donc proposé. C’était une épreuve à prisonnier, mais il nous est apparu clair qu’il fallait mettre toutes les chances de notre côté, même si l’épreuve était dure, afin de ne pas perdre un membre de l’équipe. On m’a donc choisi pensant que j’étais le plus à même de la vaincre.

Fort Bavard : Et vous l’avez brillamment vaincue…

Alain : Oui, mais je me suis rendu compte de tout cela seulement après la diffusion de l’émission sur France 2, car pendant les tournages, on ne savait pas précisément qui avait fait quoi et donc j’étais content d’avoir réussi, mais sans toutefois pouvoir me situer par rapport aux autres. Par la suite, quand j’ai vu que j’avais été le seul de la saison à la réussir, ça m’a fait plaisir, car elle est véritablement coriace.

Fort Bavard : Lors de l’émission du 24 juillet, vous avez laissé, avec Didier, la main à Lydia et Anne-Marie pour le choix des épreuves. Était-ce voulu ?

Alain : Totalement. J’ai rencontré des gens vraiment extraordinaires, et en nous réunissant tous sur l’île d’Aix, ils ont réussi à créer une vraie petite famille. Sur le Fort, mais surtout le soir sur l’île, on était de vrais gamins, on est retombé en enfance et on a eu beaucoup de moments de rire après les tournages. On pensait sincèrement qu’on allait partir au bout de la première émission et que les jeunes prendraient le relais. Pour nous, chaque émission c’était du bonus. Comme on en a eu l’opportunité, Lydia et Anne-Marie ont pu se faire plaisir. Dès le début, j’avais dit à mes camarades que j’étais prêt à faire n’importe quelle épreuve, qu’aucune ne me dérangeait, ce qui ne veut pas dire que j’étais sûr de moi, mais j’aurais fait le maximum. D’ailleurs si on ne m’avait pas arrêté, j’aurais fait toutes les épreuves. ;-)

Fort Bavard : Chacun devait donc pouvoir se faire plaisir…

Alain : Oui, j’ai toujours dit à mon équipe de se faire plaisir. Si personne n’avait voulu faire une épreuve en particulier, j’y serais allé sans problème. D’ailleurs, par principe, j’étais toujours le dernier choix, si pour une raison ou pour une autre (que ce soit le froid, la fatigue physique…) Didier, Lydia ou Anne-Marie ne se sentaient pas assez en forme pour y aller, je me proposais. Avec ce système, je pense qu’on a tous été pleinement satisfaits et que personne n’est resté sur le bord de la route.

Fort Bavard : Parmi ce que vous n’avez pas fait justement, il y a les épreuves animalières. Craigniez-vous les serpents, araignées ou autres scorpions ?

Alain : Les serpents et les araignées ne me font pas peur du tout, en revanche, pour les scorpions, j’aurais eu un petit peu plus de mal. J’y serais vraiment allé sur la pointe des pieds.

Fort Bavard : Vous avez réitéré votre exploit en réussissant à nouveau la terrible épreuve de la « Salle des tortures ». N’était-ce pas trop stressant de vous mesurer à une épreuve que vous aviez déjà réussie ?

Alain : Mes coéquipiers pensaient me faire un cadeau en me redonnant la « Salle des tortures », car pour eux j’avais établi un record dans cette épreuve et j’étais logiquement celui qui devait y aller. J’ai donc refait l’épreuve, mais la pression était forte, car en vingt ans la forme physique n’est pas toujours la même, j’aurais très bien pu ne pas m’en sortir. Avec le recul, je me dis que je me suis mis une pression supplémentaire tout seul.

Fort Bavard : Olivier a présenté l’énigme du Père Fouras et les duels des Maîtres comme deux de vos faiblesses. Vous étiez visiblement moins à l’aise dans ces parties du jeu...

Alain : Oui ce furent des parties plus difficiles pour nous. D’ailleurs, dès la première énigme, je suis tombé sur Augustin, qui avait le record de réponses aux énigmes des sélections 2010. Je garde toutefois un excellent souvenir de ce candidat, particulièrement gentil et qui a beaucoup animé l’île.

Fort Bavard : À ce propos, quelle était l’atmosphère entre vous et les autres candidats à la fois sur le Fort et sur l’île d’Aix ?

Alain : Le problème qu’on a eu, c’est que nos victoires successives nous ont fait tourner tous les jours sur le Fort, sans qu’on puisse pendant ce temps-là côtoyer les autres candidats. On commençait les tournages à 8 h et cela se prolongeait jusqu’à 20 h. On ne pouvait voir les autres candidats que lors du repas du soir et surtout ceux qu’on avait affrontés dans l’émission le même jour et chacun évoquait ses épreuves, ses ressentis. Puis après il était l’heure d’aller se coucher, car on repartait le lendemain tôt et il fallait qu’on soit en forme. Impossible donc pour nous de sortir avec les autres jusqu’à 4 h du matin, car comme notre nom officiel le dit, nous étions des vétérans ( ;-) ) et on avait besoin de se reposer un minimum pour réattaquer le lendemain.

Mais cette situation nous l’avons un peu mal vécu aussi, car on voyait les autres sympathiser tandis que de notre côté on ne pouvait côtoyer réellement que les candidats qu’on voyait sur le Fort.

Pour les autres candidats, on était donc un peu les « bêtes noires », en référence à nos tenues, car ils ne nous connaissaient pas, ils ne nous côtoyaient pas et surtout comme on revenait toujours victorieux, on était un peu vu comme les « méchants » de l’île.

Fort Bavard : Une vision somme toute faussée, car finalement vous n’étiez pas « imbattables », une équipe aurait tout à fait pu vous battre, je pense notamment à l’équipe de Gilles du 17 juillet.

Alain : Oui absolument, on a juste eu de la chance et des opportunités, on n’était pas imbattable et on n’a jamais affirmé l’être d’ailleurs. Pour preuve, dans l’émission où je rentre seul dans la Salle du Trésor, avec mes coéquipiers, nous n’avons pas compris pourquoi l’équipe adverse ne tentait pas le tout pour le tout. Après coup, un des candidats de l’équipe des Cuivres a dit avoir eu le mot code, mais il n’a pas tenté de l’inscrire. C’est dommage. Personnellement, je me suis dit qu’on n’allait quand même pas finir l’émission sans que personne ne rentre dans la Salle du Trésor. Je n’étais pas sûr du tout de mon mot, d’ailleurs il s’est révélé faux, mais j’ai tenté le tout pour le tout. Je n’ai pas vraiment réfléchi, d’autant plus que personne ne savait comment ça allait se passer si personne ne rentrait, du point de vue du règlement. Alors j’ai quand même voulu rapporter quelques boyards, et, pour tout dire, j’ai foncé, puisqu’on était à un contre un quoiqu’il arrive.

Fort Bavard : Vous n’arriviez que pour la deuxième manche sur le Fort (hormis pour la Finale). On pourrait penser que cela vous avantageait, car vous étiez en forme, mais finalement, le fait de participer à la première manche pouvait aussi booster l’équipe des Challengers, quel est votre avis sur la question ?

Alain : Sincèrement, j’ai personnellement préféré la dernière émission où on a fait les deux manches, vous commencez directement l’aventure puis vous gardez la motivation et l’énergie si vous allez en seconde manche. Tandis qu’arriver directement en deuxième manche, c’est plutôt un handicape, certes pas pour la forme physique, mais parce que les Challengers en face sont remontés à bloc, même si, bien sûr, au niveau physique, ils peuvent avoir subis des à-coups dans les épreuves précédentes.

Fort Bavard : Depuis votre participation au jeu au tout début, continuiez-vous à regarder le jeu ?

Alain : Oui, le plus souvent possible. Je suis resté un fan de l’émission.

Fort Bavard : Est-ce une force de bien connaître l’émission ?

Alain : Je pense que oui, c’est peut-être ce qui m’a donné encore plus de force dans le jeu. À chaque fois qu’on entendait le nom d’une épreuve ou qu’on arrivait devant une cellule, je savais à peu près ce qui nous attendait. On avait appris à bien se connaître et on savait ainsi quelles étaient les forces et faiblesses de chacun et, par conséquent, qui devait rentrer dans telle ou telle épreuve. Puis, en regardant l’émission les années précédentes, j’ai pu voir les techniques payantes et les erreurs à ne pas commettre.

Fort Bavard : Certaines épreuves sont d’ailleurs revenues cette année. Vous n’aviez pas fait les « Boulets sur planche » lors de votre première participation, mais celle du « Bowling » en revanche.

Alain : Oui, il y avait une sorte de plan incliné et il fallait lancer des boulets afin de faire descendre la clé. D’ailleurs, cette épreuve n’était pas simple, car je n’avais pas compris au départ que le plan incliné empêchait parfois les boulets de redescendre rapidement, et je m’étais un peu précipité en envoyant beaucoup de boulets. Après coup on analyse bien la situation, mais au moment même ce n’est pas évident.

Fort Bavard : Tous les candidats de la saison connaissaient-ils aussi bien l’émission que vous ?

Alain : Justement non et ça m’a surpris, car si certains étaient bien entraînés et connaissaient bien les épreuves, d’autres au contraire disaient ne jamais avoir regardé l’émission ! J’ai été décontenancé, car pour moi on n’arrive pas dans une compétition sans connaître les règles, les jeux, les techniques… C’est bien de tout découvrir sur place, mais ça reste quand même une compétition sportive. Quand on voit aujourd’hui la multitude de sites sur Fort Boyard et la facilité d’accéder aux informations, j’ai du mal à comprendre qu’on ne vienne pas se documenter avant d’arriver sur place.

Fort Bavard : On est obligé d’évoquer un peu la Finale, qui, comme vous le savez, a fait couler énormément d’encre ces derniers jours. Revenons d’abord sur l’ « affaire du Radeau ». Aviez-vous réellement mis au point une stratégie ?

Alain : Non bien sûr, dans cette épreuve et avec un tel temps, ça fait partie du jeu. Franchement, nos adversaires ont autant crié que nous, on le voit bien sur les images. Ils étaient en plus en avance sur nous. Ça s’est joué au cadenas. S’ils perdent cette épreuve, c’est parce que Morgan peine à ouvrir le cadenas. Tout se joue là-dessus.

De notre côté, on a parfaitement entendu Wladimir crier le code à ses coéquipiers, quelques secondes avant que nous nous entendions notre propre code.

Dans Fort Boyard ça crie tout le temps, on s’encourage mutuellement donc ça fait partie du jeu. Anne-Cécile n’a pas vu les choses sous le même angle après leur échec, lors de l’ouverture du cadenas.

Fort Bavard : En parlant d’Anne-Cécile, celle-ci a entendu le mot-code, car vous parliez un peu fort devant la Salle du Trésor…

Alain : C’est sûr que j’ai parlé trop fort et j’assume pleinement ma responsabilité à ce niveau. J’ai une voix qui porte en plus, ce qui n’a rien arrangé.

Fort Bavard : Mais dans le feu de l’action, vous êtes-vous rendu compte qu’elle vous avait entendu ?

Alain : Pas du tout, on était vraiment dans notre recherche du mot et du coup on n’a pas réfléchi. Il aurait fallu qu’on s’écarte plus en se mettant sur la droite des grilles, à l’opposé. On s’est fait avoir et Anne-Cécile, qui est vive d’esprit, c’est d’ailleurs l’une de ses qualités, a entendu le mot et si elle avait une idée, là ça a fait tilt et elle pouvait confirmer sans risque. Mais à ce niveau, l’erreur nous incombe. On a commis une erreur bêtement et ce n’est pas cela que nous reprochons à nos concurrents de jeu.

Fort Bavard : Finalement, qu’est-ce que vous reprochez à vos adversaires, notamment à Anne-Cécile et Morgan ?

Alain : Anne-Cécile rentrait la moitié du corps dans la fontaine. Or l’équipe lui avait dit la veille et même l’avant-veille que c’était interdit, car ce n’est pas équitable et ça peut être dangereux. On ne peut rentrer que les mains et les bras en principe. Ce que nous n’avons pas apprécié, c’est que grâce à cette tactique, elle récupérait des tas de pièces que nous avions faits. Et là, pour le coup, ce n’était pas du tout loyal.

Fort Bavard : Qu’est-ce qui vous attriste le plus ?

Alain : Ce qui nous attriste, ce n’est ni de ne pas avoir repris le titre de Champion, puisque chacun d’entre-nous a prouvé ce qu’il avait a prouvé dans les différentes épreuves, ni d’être passé à côté de l’argent mis en jeu (50 000 € NDLR), car nous ne recherchions pas l’argent.

Non, ce qui nous a vraiment fait mal, c’est qu’ils reviennent à la charge dans leur dernière interview en disant que les anciens n’ont pas été fair-play avec eux… On a trouvé cela inacceptable, d’autant plus que ça aurait pu être facilement coupé au montage.

Fort Bavard : Vous auriez préféré que la séquence soit retournée avec un nouveau mot code ?

Alain : Oui c’est sûr, car la production a très bien vu ce que faisait Anne-Cécile dans la Salle du Trésor en passant complètement à travers les barreaux. Au pire, on aurait pu nous dire qu’on avait perdu à la fin de l’émission à cause de notre bêtise finalement, en ayant parlé trop fort. Mais le coup du dernier magnéto a vraiment eu du mal à passer pour nous quatre. Ils gagnent déjà dans des conditions parfois limites, mais en plus on leur permet de donner une fois de plus une image négative de notre équipe et pourtant, je pense qu’on a été des plus fair-play durant nos émissions. Donc ça a vraiment été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Fort Bavard : Toute cette histoire n’illustre-t-elle pas l’un des travers de cette nouvelle formule, qui recherchait l’exploit et le sensationnel plus que les années précédentes ?

Alain : A plusieurs reprises, j’ai essayé de dire à Anne-Cécile qu’on n’avait pas eu de stratégie pour le Radeau, mais elle nous en a beaucoup voulu par la suite. Il faut dire que si les journalistes sur l’île d’Aix étaient charmants, ceux qui nous suivaient sur l’émission nous poussaient à être vindicatifs avec nos adversaires. Je n’ai pas aimé ce côté voyeurisme, qui ne correspond pas au Fort. Il est possible qu’Anne-Cécile ait été un peu poussée elle aussi. Mais, pour être franc, je crois qu’elle et Morgan ont tout simplement eu du mal à accepter d’être battus par des anciens. C’est de là qu’est partie la mauvaise ambiance ensuite. De notre côté, et cela s’est vu dans l’émission, on a continué à s’amuser et à rigoler, tandis qu’Anne-Cécile nous lançait des regards qui en disaient long, et ce malgré mes tentatives d’apaisement. J’aurais seulement aimé qu’on coupe toutes ces séquences au montage afin de préserver les vraies valeurs du programme et qu’on n’écorne pas notre image, car, à part ces témoignages, la production n’avait rien à dire sur notre équipe qui a été fair-play avec tout le monde. Dommage que Fort Boyard soit tombé cette année dans l’un des travers de Koh Lanta, par exemple avec un montage arrangé et des querelles qui n’ont pas lieu d’être dans cette émission. Si le concept de la compétition était bon à la base, il a été un peu cassé à cause de cela.

Toutefois, j’aimerais saluer Wladimir et Murielle qui sont des gens agréables et sympathiques et saluer l’équipe d’Adrien et Philippe, très bonne joueuse.

Par ailleurs, hormis cette déception du montage et dans les règles du jeu pas toujours respectées, l’équipe de production a été aux petits soins pour nous, elle fait un travail formidable. Quand il faisait froid ou il pleuvait, elle trouvait toujours des solutions. Et puis on était vraiment en sécurité, on savait qu’on ne courrait aucun risque dans les jeux, car ce sont de grands professionnels qui nous prenaient en charge.

Fort Bavard : Rassurez-nous, malgré les quelques déceptions liées au montage de la Finale, vous seriez quand même partant pour un nouveau Fort Boyard ?

Alain : Tout de suite ! Même si le montage est vraiment le seul bémol, ainsi que l’insistance de certains candidats qui ont donné une fausse image de notre équipe. Anne-Cécile n’est pas la seule responsable, c’est déjà bien qu’elle ait fait un « semi-mea culpa » même si ça ne répare pas tout. Mais pour le sport, le fun, et le plaisir de refaire des épreuves, j’y retourne immédiatement.


Interview réalisée par Guillaume COMONT, le 26 août 2010.

Questions préparées par : Kévin TOLBIAC et Guillaume COMONT.

Fort Bavard remercie Alain pour le temps qu’il nous a consacré et surtout de nous avoir fait partager ses souvenirs boyardesques avec autant d’enthousiasme et de bonne humeur.

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