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Interview de Régis MAILHOT

« Fort Boyard fait partie de ma mémoire audiovisuelle »

Publié le vendredi 19 août 2011 par Aurélien LECACHEUR - Directeur de la publication dans la rubrique Interviews 2011.

        

Depuis 2006, Régis Mailhot travaille comme chroniqueur auprès de Stéphane Bern qu’il suivra à la rentrée sur RTL contre vents et marées. Il est aussi connu pour ses talents d’écriture puisqu’il aide l’humoriste préférée des Français, Anne Roumanoff , à écrire ses fameux sketches Radio Bistro qu’elle présente chez Michel Drucker ponctuellement. Fort Bavard a cogné à la porte de ce jeune comique aux multiples facettes et vous le présente, tout en revenant sur l’aventure qu’il a vécue sur le Fort.

Fort Bavard : Quelle a été votre réaction lorsqu’on vous a annoncé votre participation à Fort Boyard ?

Régis Mailhot : C’était mitigé entre la peur et l’envie. Mais c’était plutôt l’envie, car c’est typiquement un programme qui fait revenir un peu en enfance. C’est un programme un petit peu régressif et comme nous les humoristes on est resté un peu des enfants, des sales gosses… Là on avait le droit de jouer sur un nouveau terrain de jeu, c’était une occasion rêvée.

Fort Bavard : Justement qu’est-ce qu’on ressent lorsqu’on pénètre pour la première fois dans le Fort ?

Régis Mailhot : C’est assez fascinant parce que c’est quand même un lieu chargé d’histoire, un lieu spectaculaire au sens vrai du terme. On a l’impression d’arriver à l’abordage d’un grand paquebot qui aurait été figé dans le temps. On change d’époque, il y a un côté anachronique et aussi le côté excitant du jeu qui va commencer.

Fort Bavard : Connaissiez-vous les membres de votre équipe ?

Régis Mailhot : Pas du tout, c’était un équipage neuf, on ne se connaissait pas et on s’est découvert dans le train. Mais déjà dans le train on s’est trouvé des accointances et des sujets de rire, d’amusement… C’était un casting inédit, mais un casting réussi : on s’est tous bien entendus.

Fort Bavard : Avez-vous regardé les dernières saisons du jeu ?

Régis Mailhot : Je dois vous avouer que les dernières saisons je n’avais pas regardé, mais j’ai beaucoup regardé les débuts, j’ai vu plusieurs animateurs. Fort Boyard fait partie de ma mémoire audiovisuelle.

Fort Bavard : Est-ce que vous redoutiez une épreuve en particulier ?

Régis Mailhot : J’ai usé du principe de précaution cher à nos hommes politiques et qui fait qu’on ne peut rien faire… Moi j’ai mis dans le questionnaire (par lâcheté !) que j’avais peur de tout. Mais malgré l’usage de ce principe, j’ai été mis devant quelques-unes de mes peurs, notamment le vertige.

Fort Bavard : Et à l’inverse est-ce que vous rêviez de faire une épreuve en particulier ?

Régis Mailhot : On a envie de les faire toutes, mais on redoute quand même d’en faire une ! Les serpents par exemple, moi je suis comme tout le monde et depuis Adam et Ève je me méfie des serpents. Et là, j’étais prêt à faire un mot, à trouver une excuse, même inavouable, pour pouvoir y échapper et disparaître ! Pour moi, c’était l’angoisse de croiser ces animaux qui ne sont pas forcément avenants au premier abord.

Fort Bavard : Avez-vous une anecdote à raconter sur le tournage de l’émission ?

Régis Mailhot : Par exemple, mon camarade Bruno Guillon s’est retrouvé là en toute dernière minute pour pallier l’absence d’un grand sportif, Brahim Asloum, qui n’avait pas pu venir, et du coup il s’est retrouvé à faire des épreuves de boxe, de force, ça nous a tous fait beaucoup rire, lui le premier. Il s’est retrouvé à devoir taper dans des trucs alors que ce n’était pas son registre habituel.

Fort Bavard : Vous vous êtes notamment retrouvé face au Père Fouras et à ses nouvelles énigmes visuelles…

Régis Mailhot : Pour le coup, on n’était pas préparé, car on avait répété notre « Fort Boyard pour les nuls », mais là on se retrouvait devant un Père Fouras virtuel, qui n’était d’ailleurs pas dénué d’humour (la sagesse de l’âge, sûrement). On avait convenu que chacun devrait retenir un chiffre quand je serais dans la cellule. En fait, ils ont tranquillement discuté ! Et quand je leur ai demandé, je me suis senti un peu seul, mais c’était plutôt sympa cette épreuve. J’avais l’impression d’être dans le jeu vidéo Avatar sur Wii. Comme j’avais dit que j’étais impotent partout, j’ai été autoproclamé « cerveau du groupe », ce qui était une erreur ! (Rires.)

Fort Bavard : Par conséquent, comment vous en êtes-vous sorti ?

Régis Mailhot : C’était une sorte de Petit Poucet numérique, et je me suis paumé. Sur la deuxième chance, j’ai essayé d’être un peu plus concentré. Il fallait essayer de trouver une série de chiffres, j’étais un peu plus concentré et j’ai fait appel à mes souvenirs de cancres en maths. Finalement, j’ai réussi et j’étais assez fier.

Fort Bavard : Comment se sont passées les autres épreuves ?

Régis Mailhot : J’ai fait une épreuve en altitude, on m’a envoyé dans le ciel et j’ai marché sur une planche au-dessus du vide, ce qui est contraire aux lois de la gravité.

Fort Bavard : Cette épreuve, la production l’a ressortie du placard tout spécialement pour vous, car on ne l’avait pas vu dans la version française du jeu depuis cinq ans.

Régis Mailhot : Je remercie la production du cadeau ! C’est ce que j’expliquais à Olivier Minne qui éprouvait un certain plaisir à m’envoyer dans le ciel, j’ai l’habitude de monter sur les planches, mais celle-ci me filait un peu plus le trac que d’habitude ! Je crois que j’y ai laissé la moitié de mes capacités cérébrales. J’étais comme un gamin qui faisait ses premiers pas, j’étais accroupi, j’essayais de me lever et j’ai cru que je n’y arriverais pas. Forcément, tout mon être semblait me dire : « mais reste assis ! ». Et en bas j’entendais : « mais lève-toi ! » Après avoir gagné cette épreuve, j’avais vaincu mon vertige, et j’avais une adrénaline de dingue : j’aurai été capable de tout réussir ! En tout cas, j’avais envie de faire toutes les épreuves. Quand on a vaincu une peur ou une appréhension, il y a toujours une forme d’excitation. C’était le sentiment général qui ressortait à la fin de notre épopée. On avait envie de toucher à tout, on se disait « zut, ça, je ne l’ai pas fait ». Quand est-ce que je peux revenir, monsieur ? On est comme des gamins dans un parc d’attractions. On aurait bien fait un tour de manège supplémentaire.

Fort Bavard : Une fois devant la Salle du Trésor tout va très vite, comment est-ce que ça s’est passé ?

Régis Mailhot : On a eu un grand moment de solitude à plusieurs. On a fait un beau parcours, on a rapporté plein de clés, quatre ou cinq indices, on avait du temps et on est tombé sur des indices hétéroclites. On n’a pas réussi à faire le lien avec tout ça, je me suis sacrifié en premier. On avait une tactique de dingue, tout était prévu : qui se sacrifierait en premier, on avait monté des acrobaties dignes de Zavatta pour porter les gens… Mais on n’a pas trouvé le mot-code. Enfin, ça m’est venu comme un déclic à partir du moment où Olivier a dit que c’était fini. Ça nous a donné un vrai coup de blues, on commençait à être de vrais compétiteurs.

Fort Bavard : Cette saison a été particulièrement difficile puisque deux équipes sur sept, dont la vôtre, ont manqué le Trésor. Que ressent-on à la fin du tournage de l’émission quand on ne voit pas les Boyards tomber ?

Régis Mailhot : On ressent de la déception. C’est un peu comme tomber à deux mètres de l’arrivée alors qu’on a fait la course en tête. Un footballeur dirait qu’il s’est pris un but contre son camp dans la dernière minute. On l’avait tous mauvaise, car on voulait terminer en beauté, on était les derniers à enregistrer pour la version française, il y avait une bonne ambiance, donc on n’était pas très fiers de nous. Puis en pensant à l’association, on regardait nos chaussures.

Fort Bavard : Malgré la déception, êtes-vous toujours partant pour une nouvelle participation ?

Régis Mailhot : Évidemment ! Maintenant, je connais le lieu, c’est comme partir en vacances une deuxième année dans un endroit que l’on a apprécié. On aimerait bien voir les endroits dans lesquels on n’a pas eu l’autorisation d’aller, et cette fois aller jusqu’au bout et voir les Boyards tomber : c’est la fin en soi et on en a été privé. On veut la cagnotte, alors quitte à manger un tigre on l’aura ! Tout sera permis la prochaine fois, ce n’est pas possible de rester sur un échec ! S’il faut graisser la patte aux tigres, on leur graissera la patte.

Fort Bavard : Régis Mailhot vous êtes humoriste, vous avez co-écrit des sketches de Radio bistro avec Anne Roumanoff, et on vous écoute comme chroniqueur à la radio avec Stéphane Bern dans Le fou du roi sur France Inter. Quelle est votre actualité pour cette rentrée ? Suivez-vous Stéphane Bern sur RTL ?

Régis Mailhot : À la rentrée, j’arrive en grande trombe sur RTL ! Avec Stéphane Bern on a du mal à se quitter. Je serai là tous les jours sur sa nouvelle émission, avec également une chronique quotidienne dans la matinale en cette année électorale. Je serai de temps en temps avec Michel Drucker dans Vivement Dimanche et je ferai La Revue de presse de Paris Première. Je pars également en tournée pour mon spectacle, Le rapport Mailhot, en province dès septembre et jusqu’au premier tour des élections.

Fort Bavard : Est-ce que l’année prochaine vous seriez prêt à former une équipe sur le Fort avec Stéphane Bern, Anne Roumanoff et Michel Drucker ?

Régis Mailhot : Oui bien sûr ! Michel Drucker est un sportif émérite, Anne Roumanoff adore la compétition, et Stéphane, qui est le spécialiste des têtes couronnées, sera ravi de partir à la recherche des Boyards, sorte de monnaie royale ! Il faudrait aussi qu’il vienne avec sa caisse personnelle, au cas où…

Fort Bavard : Merci beaucoup Régis Mailhot d’avoir accepté l’invitation de Fort Bavard.


Propos recueillis par Aurélien LECACHEUR. Merci à G. Quinquemelle, et à Régis Mailhot pour sa disponibilité, sa gentillesse et son humour.

Photos : © France Télévisions / Gilles Scarella

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