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La drôle de vie à Fort Boyard

Par Gérard Levrault, Télé Star, été 1992

Publié le samedi 29 juillet 2006 par Aurélien LECACHEUR - Directeur de la publication dans la rubrique Revue de presse 1992.

        

Lors des tournages, une centaine de personnes y séjournent.

Lorsque, en 1989 et moyennant le versement de 1,2 million de francs à son dernier propriétaire (un dentiste belge), Jacques Antoine (producteur de l’émission) a choisi Fort Boyard - une forteresse construite sous Napoléon III - pour en faire le théâtre de son célèbre jeu d’aventures, il n’ignorait pas qu’il s’attaquait à une lourde tâche. Après avoir investi 35 MF pour les travaux de transformation - les quarante cellules ont été aménagées en studios - il a, par la suite, préféré revendre (pour 1 franc symbolique) son acquisition au Conseil général de la Charente-Maritime qui, chaque année, à l’issue des tournages, en assure l’entretien.

Une centaine de personnes, 45 km de câbles, 14 caméras, une régie vidéo, 4 groupes électrogènes, des transmissions téléphoniques, une cuisine, des sanitaires... Véritable cité lacustre, Fort Boyard revit chaque été au gré des prises de vues. De juin à septembre, on y réalise pas moins de 320 émissions. Celles de France 2, bien entendu, mais aussi celles des nombreuses chaînes étrangères (danoise, norvégienne, québécoise, suédoise...) qui en ont acheté les droits. « Nos propres équipes se chargent de là mise en images, précise François Bureau, directeur de production. Seuls les animateurs des pays concernés viennent sur place. »

LE NAVIRE AMIRAL DU TOURISME CHARENTAIS

L’accès à « Boyard » s’effectue par bateau. Chaque matin, le « Bagad » et le « Bacman » (affrétés par la production) accostent au fort où, après un système de treuillage, chacun est déposé sur le site. Le temps de tout mettre en place, de déjeuner (menu concocté par le cuisinier maison), et on passe aux choses sérieuses : le tournage. « Pendant plus de trois mois, nous vivons en autarcie. Par conséquent, il est impératif que l’intendance suive... » Lorsque l’eau douce commence à manquer, on se rend immédiatement à l’île d’Oléron chercher des citernes de 4000 litres. Les poubelles, elles, sont déchargées à l’île d’Aix. Quant aux animaux, tigres, mygales, serpents et rats, ils font l’objet d’une attention toute particulière. Venus (en cage) de Paris, puis débarqués dans leur enclos, les tigres dévorent une incroyable quantité de poulets plumés. Budget : 2000 francs par semaine. Moins onéreux, les repas des serpents, qui raffolent de souris, et ceux de la centaine de rats, nourris de graines. « Notre crainte, renchérit François Bureau : que l’un d’eux s’échappe. Nos câbles ne feraient pas long feu ! Aussi les surveillons-nous à longueur de journée... » Telle est la vie à Fort Boyard. Un vaisseau de pierre qui, médiatisé, est devenu en cinq ans le navire-amiral du tourisme charentais. Seule ombre au tableau : il ne se visite pas. Du moins pas encore...

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