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Patrice Laffont ne veut pas être enchaîné à Fort Boyard

Par Gérald Levrault, Télé Star, été 1995

Publié le dimanche 30 juillet 2006 par Aurélien LECACHEUR - Directeur de la publication dans la rubrique Revue de presse 1995.

        

II va remonter sur scène et souhaite produire une nouvelle émission. « D’année en année, à l’issue des enregistrements, je me dis : « Ça suffit, j’ai fait mon temps, je passe le relais. » Et puis, on me rappelle et je repars à l’abordage. »

Pour la sixième année consécutive, Patrice Laffont reprend donc la barre de « Fort Boyard » dont il est devenu en quelque sorte la figure de proue. « Bien que relativement fatigante, cette émission est très agréable à animer. De par sa situation au milieu des flots, le fort donne lieu à des conditions de tournage très particulières. Astreint à travailler par tous les temps - un jour, c’est la canicule ; un autre, la tempête -chacun fonctionne main dans la main, créant ainsi un véritable esprit d’équipe. C’est en partie pour cette raison que je réponds « présent ». »

Mais de là à s’embarquer sur un navire au long cours, qui serait susceptible de l’associer à « Fort Boyard » comme Roux à Combaluzier, il y a un pas que Laffont ne saurait franchir. Se remémorant ses dix-sept ans (de 1972 à 1989) de « Des chiffres et des lettres », il sait, mieux que personne, qu’un très long bail avec une même émission n’est pas toujours un bon choix. « N’allons pas cracher dans la soupe : « Les chiffres » m’ont apporté la notoriété. Mais, en y restant longtemps, j’ai commis une erreur qui a été préjudiciable à ma carrière. Etiqueté Monsieur « Des chiffres et des lettres », j’ai bien évidemment été estampillé animateur de jeux, et rien d’autre. »

En outre, être le fils de l’éditeur Robert Laffont n’a pas présenté que des avantages. Si, à ses débuts, son nom lui a entrouvert des portes, il n’a guère été un sésame par la suite. « Combien de fois ai-je entendu : « Toi, le nanti, tu n’as pas besoin de travailler... » C’était oublier que, loin d’être pauvre, mon père n’avait - et n’a toujours - rien d’un milliardaire et que, de toute manière, je voulais exister par moi-même. Mon handicap : détestant les courbettes, je n’ai jamais su me vendre. »

Aujourd’hui, à 54 ans, n’ayant plus rien à prouver à l’écran, il envisage sérieusement de rejoindre les coulisses. Pour (re)coiffer la casquette de producteur qui était la sienne dans les années 70. En donnant naissance à des magazines pour les jeunes (« Un sur cinq », puis « Mi-fugue, mi-raison »), il mettait le pied à l’étrier aux frères Bogdanoff, Laurent Broomhead et à Allain Bougrain-Dubourg. « Le meilleur moment de ma carrière. Cette fois, mon projet s’intitule « Le visiteur » et consiste à découvrir la France profonde. J’espère qu’il va aboutir. » Par ailleurs lui qui, un temps, a éprouvé quelques velléités pour le métier de comédien va, en décembre, à Vichy, retrouver les planche : interprétera Alceste dans « Le misanthrope ». « J’ai toujours apprécié la comédie. Pour mon plaisir, j’ai parfois joué des petits rôles au cinéma ou au théâtre. Là, c’est du sérieux, Pas question de se « planter ». » Mais le rôle qui lui tient le plus à cœur, c’est celui qu’il campe au quotidien : il y a neuf mois, sa corn pagne Valérie lui a donné un bébé. Une petite Mathilde pour qui il a les yeux de Rodrigue.

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